Nous avons déclaré la guerre à la pauvreté et au sous-développement en Afrique. Notre combat vise donc à permettre à notre continent de se développer. Commençons par dire ce que nous entendons par développement.

Définition du développement

Pour nous, le développement, c'est l'amélioration incrémentale, continue et durable de la qualité de la vie et des comportements d'une population.

Par exemple, décider un jour, de façon collégiale dans un village de ne plus tolérer les stagnations d'eau afin d'éloigner les moustiques et combattre le paludisme, c'est du développement. Mettre sur pied un centre de soins et de vaccination avec l'aide d'une ONG, et que ce centre soit ensuite géré par l'administration locale, pour que les populations aient accès à des vaccins payants à des prix abordables, dans un circuit économiquement viable et subsidié par les autorités locales, c'est aussi du développement.

A contrario, voir une ONG débarquer une fois, vacciner tous les enfants et repartir parce que leur financement n'a pas été renouvelé. Même si c'est de l'humanitaire, ce n'est pas du développement. Autre exemple, l'installation par des ONG des "Scan Water", ces grosses pompes qui fournissaient de l'eau potable, mais dont personne ne connaissait ni le fonctionnement, ni la maintenance, ce n'était pas du développement. Car, aujourd'hui, toutes ces pompes sont hors d'usage et envahies par les buissons.

Il y a développement si, lorsque l'on fait un pas en avant, aussi infime soit-il, on ne revient plus jamais en arrière. Il y a développement lorsque l'on ne compte à long terme que sur ses propres ressources, les aides extérieures restant ponctuelles et marginales et servant le plus souvent de catalyseur ou d'impulsion permettant la mise en marche d'un mouvement irréversible vers une vie meilleure.

Il y a développement si l'on a la possibilité de prendre des décisions au niveau local sur ses propres orientations économiques. Il y a développement si la population a la possibilité de sanctionner par le vote ou par un autre moyen des autorités locales qui seraient non compétentes et ne favoriseraient pas l'essor de la région.

A la lumière de ce qui précède, et à l'image de ce qui se passe partout dans les pays développés avec la présence dans chaque entité d'agences de développement local, les 3 axes importants pour le développement sont les suivants :

1. Education (formation)
2. Utilisation et valorisation des ressources propres
3. Autodétermination et décentralisation (démocratie) 

 

L'importance de l'Education

Des trois axes que nous avons définis, l'éducation est indispensable aux deux autres et joue un rôle fondamental. L'Education permet de lutter contre la pauvreté mentale qui est encore plus terrible que la pauvreté économique. Nous voyons l’éducation comme un moyen de montrer à la jeunesse africaine les voies permettant de créer les conditions d’un développement durable. L’éducation est là pour dire la vérité sur comment fonctionne le monde, aider les jeunes à prendre conscience des enjeux de la mondialisation.

Notre mission première est de contribuer efficacement au développement de l’Afrique au travers de l’éducation. Plus précisément, cette mission s’inscrit dans la conception et la réalisation de projets visant à améliorer et à renforcer les capacités des institutions éducatives, tant au niveau des moyens financiers et des infrastructures qu’au niveau du contenu de l’enseignement.

Cette première partie de notre mission se déroule pour et avec des pays africains partenaires.

 

Les Clusters de développement

L'éducation seule ne suffit pas, il faut en plus mettre sur pied au niveau local des structures qui portent et favorisent le développement : des Clusters de développement local qui fonctionnent comme des agences de développement. Leur but est de favoriser l'émergence d'un système socio-économique viable, basé sur l'exploitation des ressources propres, aussi infimes soient-elles, et la création de richesses à long terme en implémentant les secteurs secondaires et tertiaires encore souvent inexitants en Afrique. Nous entendons favoriser, soutenir et encourager la mise en place en Afrique de Clusters de développement à l'échelle la plus locale possible.

 

L’importance de la sensibilisation

Parallèlement à ces missions, nous reconnaissons l’importance d’une prise de conscience, la plus large possible, des enjeux du développement. Certaines idées reçues sur le développement ont la vie dure, de même qu’une série d’attitudes des pays du Nord envers les pays du Sud. South Cluster croit en la possibilité d’ajuster ces images et attitudes. Pour y parvenir, l’association utilise de nouvelles pratiques de sensibilisation, qui passent notamment par l'ironie, la dérision ou l'idée de mise en situation.

 

L'art de la guerre : notre stratégie

Nous nous positionnons comme les ennemis de la pauvreté et du sous-développement en Afrique. Livrer ce combat nécessite beaucoup d’investissements et de moyens que nous n’avons pas encore. Par conséquent, nous devons choisir nos actions avec minutie, dans un contexte global, en tenant compte de la carte des interventions de tous les acteurs du développement sur notre continent (ONG, Etats, Institutions Internationales, Sociétés Civiles, etc.)

C’est dans ce contexte que nous avons tout d’abord identifié l’Education comme la mère de toutes les batailles. Car, c’est véritablement l’éducation qui peut venir à bout de la pauvreté mentale. Le secteur de l’éducation primaire (Objectif du Millénaire n°2) est déjà largement subsidié. Concernant l’enseignement universitaire, de nombreuses stratégies sont actuellement élaborées pour la mise en place d’universités virtuelles qui permettront aux étudiants africains d’accéder aux mêmes cursus que leurs homologues du Nord. Il reste donc l’enseignement secondaire.

Et si l’on compare aux autres continents, l’enseignement secondaire en Afrique, qui a longtemps égalé les standards de qualité des pays industrialisés, est en train de dégringoler inexorablement, à cause du manque d’enseignement informatique pratique.

La jeunesse scolarisée africaine est exclue de l’informatique et des nouvelles technologies par manque d’infrastructure et de moyens. Le fossé dit « numérique » continue de se creuser entre l'Afrique et le reste du monde. En Afrique, on dénombre seulement 1 ordinateur pour 1000 habitants, comparé à un ordinateur pour deux habitants dans certains pays industrialisés.

Notre initiative d’envoyer 25 000 ordinateurs d’ici 2025 vise à corriger ce problème en apportant un soutien logistique décisif aux écoles secondaires du continent. Ce qui permettra de revitaliser l'enseignement secondaire en plein déclin et permettra de mieux préparer ces jeunes aux études universitaires, notamment dans les Universités numériques évoquées plus haut.

Mais ceci n'est qu'une première étape. Dans le document fondateur de notre ONG, nous avons mentionnés plusieurs projets qui seront progressivement mis en œuvre en fonction de l'évolution de nos activités.